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Apprendre à son rythme

Sept façons de favoriser le succès des élèves

Hannah, 15 ans, était en 4e année quand on lui a fait subir une évaluation pédagogique privée à l’Hôpital pour enfants malades de Toronto. Sa mère, Fran Leith, avait déjà une petite idée – elle avait remarqué que sa fille avait des difficultés à retenir de nouveaux concepts et, en tant qu’enseignante à l’élémentaire depuis plusieurs années, elle savait intuitivement que quelque chose n’allait pas.

«[Hannah] n’apprenait pas à un rythme typique. Son évaluation a confirmé qu’elle avait un trouble d’apprentissage. Je n’en avais jamais entendu parler avant son diagnostic», explique Mme Leith, EAO, enseignante de 1e année à la Meadowvale Village Public School, à Mississauga, en Ontario. Hannah, maintenant en 11e année, est atteinte de dyscalculie, une difficulté d’apprentissage du calcul. Les gens qui souffrent de ce trouble ont de la difficulté à manipuler les chiffres, à comprendre les équations et à retenir les formules. «Elle a du mal, mais elle travaille fort et fait de son mieux.»

La dyscalculie est un trouble d’apprentissage parmi tant d’autres. Il existe différents types de troubles d’apprentissage (p. ex., spatial, moteur) : la dysgraphie (difficulté à former des lettres et à les écrire), la dyslexie, les troubles non verbaux et le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Bien que le TDAH ne soit pas un trouble d’apprentissage en tant que tel, il est souvent regroupé avec d’autres difficultés, car il affecte le rendement scolaire d’un élève. Le National Institute for Learning Development Canada indique que ces troubles ont pour origine une zone fragile ou inefficace dans le fonctionnement du cerveau qui entrave considérablement la capacité d’apprentissage. Ces fonctions neurologiques entrainent des difficultés de perception (bien recevoir de l’information), de traitement de l’information (pensée et cognition) et de réponse à l’information reçue (parole, écriture, mémoire et coordination motrice).

Il existe également une multitude de mythes entourant le comportement d’une personne diagnostiquée avec un trouble d’apprentissage, mais les enseignantes et enseignants qui travaillent avec des apprenants atypiques n’hésitent pas à les déboulonner. «[Ces élèves] veulent être comme tout le monde. Ils ne veulent pas monopoliser le temps des enseignants ou déranger les autres. Pour ces élèves, un jour d’école est souvent épuisant; s’ils se frustrent, ce n’est pas parce qu’ils sont des enfants difficiles», affirme Mme Leith.

L’Association canadienne des troubles d’apprentissage estime que jusqu’à 10 pour cent des Canadiennes et Canadiens ont un trouble d’apprentissage. Il y a 11 ans, Statistique Canada a lancé l’Enquête sur la participation et les limitations d’activités (qui mesure la prévalence des troubles d’apprentissage chez les Canadiens) et a conclu que, parmi les enfants qui ont une incapacité, 60 pour cent ont des troubles d’apprentissage. Qui plus est, au moins un élève dans chaque autobus scolaire a une difficulté d’apprentissage.

Ces statistiques n’ont pas été mises à jour depuis plusieurs années et, d’après son expérience en classe, Shayna Goldman, EAO, enseignante en éducation de l’enfance en difficulté pour le Peel District School Board, croit qu’il y a beaucoup plus d’enfants ayant des besoins particuliers qui n’ont pas reçu de diagnostic. «Je vois des signaux d’alarme tous les jours et je veille à ce que ces enfants obtiennent de l’aide supplémentaire dans ma classe.»

Peut-être qu’en lisant cet article, quelques élèves vous viennent à l’esprit – ceux qui ont été évalués et qui bénéficient d’un plan d’enseignement individualisé (PEI) ou ceux qui, selon vous, auraient besoin d’aide. Si vous ne savez pas trop comment vous y prendre avec ces élèves, ne désespérez pas. Nous avons parlé à des enseignantes et enseignants qui passent leur journée à aider ces élèves dans leur classe. Voici ce qu’ils ont à dire.

1. Apprenez à les connaitre.

Vous le faites sans doute déjà, et il va sans dire qu’il est nécessaire de le répéter : apprenez tout ce que vous pouvez sur vos élèves. Claudia Bouchard, EAO, est une enseignante au service à l’élève à l’école élémentaire et secondaire publique Maurice-Lapointe, à Kanata, en Ontario. Elle dit que connaitre chaque enfant suffisamment bien pour pouvoir inclure leurs champs d’intérêt dans les leçons fonctionne à merveille. «Différencier ses stratégies d’enseignement en fonction de ce qu’ils préfèrent, connaitre leurs limites afin de prévoir des pauses et du temps pour les questions et savoir ce qui les fait réagir – comme des repères visuels ou beaucoup d’exemples – sont essentiels.»

L’année dernière, Jacqueline Floh-Hilts, EAO, enseignante du jardin d’enfants à la Churchill Public School de Toronto a eu, dans sa classe, un élève qui avait été diagnostiqué avec un TDAH. Elle a communiqué tôt avec les parents de l’élève afin d’en apprendre plus à son sujet. Elle a également tenu un registre de ses comportements et a rapidement découvert comment le motiver. «Durant les leçons, on lui donnait une balle antistress pour l’aider à se concentrer. Et quand venait le moment de travailler assis, il s’assoyait à côté de moi ou de l’aide-enseignante; et, quand il faisait du bon travail, on le récompensait avec la tablette électronique.»

2. Planifiez.

La classe de Shayna Goldman comprend des élèves de la 9e à la 12e année. Elle enseigne à 15 élèves, chacun ayant des besoins particuliers et un PEI. «Pour chaque plan de leçon, j’installe des stations aménagées de sorte que des élèves de différents styles d’apprentissage puissent en profiter», explique-t-elle. Par exemple, avec les apprenants auditifs, elle utilise Google Classroom pour donner des instructions orales. «À cette station, ils écoutent une étude de cas et suivent à l’aide du texte écrit. Ils doivent travailler en équipes et utiliser leurs capacités à résoudre des problèmes pour trouver une solution au problème qui leur a été présenté oralement. Ce n’est rien de nouveau et de révolutionnaire. La différence, c’est que je structure toutes mes leçons ainsi, tous les jours. Je fais attention aux techniques qui aident chaque enfant et je les utilise en conséquence. Cela demande beaucoup de préparation et de planification», explique Mme Goldman.

3. Tirez parti de la technologie.

On y a tous accès et le personnel enseignant qui travaille avec des apprenants atypiques l’utilise. Michael James Pascaris, EAO, responsable adjoint du programme-cadre pour l’éducation de l’enfance en difficulté à la Western Technical Commercial School, à Toronto, estime avoir côtoyé, dans sa pratique, plus de 100 élèves ayant des besoins particuliers et des troubles d’apprentissage.

«À mon école, mon programme donne accès, entre autres, à des Chromebooks, à des tableaux Promethean et à d’autres technologies aux élèves ayant des troubles d’apprentissage dans les classes où il y a moins d’élèves par enseignant. G Suite de Google est un superbe outil pour les enfants qui ont des troubles d’apprentissage linguistiques ou liés à la fonction exécutive», dit-il. Il ajoute que les applis peuvent appuyer les élèves dans toutes les matières. «Google Classroom est pratique pour la différenciation pédagogique et la conception universelle de l’apprentissage. Les élèves ont maintenant des exemplaires numériques des leçons, des notes et d’autre matériel, ce qui élimine le besoin de rédiger et d’organiser les notes en classe», explique M. Pascaris. L’outil de saisie vocale dans Google Docs, qui permet de dicter un texte, s’est avéré l’un des meilleurs pour favoriser l’autonomie. «Après des années de frustration et d’évitement, grâce à la saisie vocale, mes élèves peuvent exprimer toutes leurs idées par écrit. Ceux qui, avant, passaient un cours entier à taper deux phrases peuvent désormais montrer efficacement leur compréhension.»

4. Soyez en mesure de répondre à la question suivante : Pourquoi ai-je besoin de savoir ça?

«Quand j’enseigne quelque chose ou que je présente un nouveau concept aux élèves, je leur explique toujours pourquoi ils ont besoin de le savoir, de dire Mme Goldman. Les élèves veulent que leur apprentissage s’applique à la vie réelle, à leur quotidien; donc, pour qu’ils s’intéressent à la leçon, je leur explique pourquoi ils ont besoin de l’apprendre.» Par exemple, Mme Goldman avait préparé une leçon sur l’établissement d’un budget. Avant que la classe puisse lui demander pourquoi il fallait savoir ça, elle a parlé du bal des finissants et du permis de conduire. «J’ai créé des jeux interactifs à chaque station pour les aider à préparer un budget pour leurs tenues de bal et la location de la limousine, pour leur première voiture (quelques-uns d’entre eux venaient de passer leur test de conduite) et même pour leur première année d’études postsecondaires, explique-t-elle. Je leur ai demandé : “Vos parents vont-ils tout payer?” Peut-être. Mais je crois pouvoir vous aider à acheter une voiture ou une robe de bal plus rapidement en utilisant ces techniques budgétaires. Essayons.» Je n’aurais pas réussi à retenir aussi bien leur attention avec un cours magistral, ajoute-t-elle.

5. Recourir à des zones d’autodiscipline.

Le recours à des zones colorées dans la salle de classe permet non seulement d’enseigner l’autodiscipline, mais aussi la résolution de problèmes, et aide à cultiver la pleine conscience – une excellente stratégie qu’utilise Jacqueline Arnold, EAO, dans ses classes de 2e année et de rattrapage en lecture à la Herbert H. Carnegie Public School, à Maple, en Ontario. «Quand les enfants sont dans la zone bleue, par exemple, ils sont fatigués et courent lentement, et ils savent qu’ils ont besoin d’une pause pour récupérer, explique-t-elle. La zone rouge signifie que les élèves sont en colère et qu’ils ont peut-être besoin de respirer un peu ou d’aller marcher brièvement pour se calmer. Cela leur apprend à reconnaitre ce qu’ils ressentent, physiquement et psychologiquement, et leur donne des outils pour regagner la zone verte – la zone d’apprentissage optimal.»

6. Proposez aux élèves des activités parascolaires.

«Quand on pense à l’apprentissage, on ne pense pas souvent à ce genre d’expérience», affirme Fran Leith. Elle ajoute que sa fille réussit mieux à l’école grâce aux activités qu’elle pratique le midi et après l’école. «Elle aimait la musique à un jeune âge et a montré de l’intérêt pour les initiatives de justice sociale. Des enseignants passionnés lui ont consacré du temps, et Hannah avait l’impression de faire partie de quelque chose de plus grand qu’elle.» Elle a participé au Harmony Movement et à la campagne Just Give de Mike «Pinball» Clemons, chanté dans la chorale et participé à des représentations théâtrales à son école. «D’une certaine façon, ce qu’elle a appris le midi lui a été plus utile qu’une leçon sur les fractions», dit-elle.

7. Apprenez-leur à défendre leurs droits.

«Pour aider les élèves à réussir, j’essaie de leur montrer à défendre leurs droits en leur donnant des choix dans leur apprentissage, dit Mme Leith. En 3e année, ça ressemble à des enfants qui demandent de l’aide quand ils en ont besoin, mais qui demandent aussi à se servir d’un ordinateur pour faire leur travail écrit ou à travailler sur leur manipulation en mathématique préférée.» Les laisser utiliser les outils qui les aideront à mieux apprendre est essentiel à leur réussite, dit-elle.

«La conscience de soi et l’autonomie sociale sont les compétences les plus importantes que j’enseigne à mes élèves qui ont des troubles d’apprentissage. Afin que ces jeunes puissent réussir à l’école et ailleurs, ils doivent comprendre quelles sont leurs forces et quels sont leurs besoins», explique M. Pascaris. Il est crucial d’établir une relation de confiance de même qu’un milieu sécuritaire et de garder à l’esprit que chaque élève qui se dit apprenant atypique apporte de la valeur à la salle de classe.

«C’est à nous en tant que pédagogues de miser sur les forces des élèves, d’appuyer leurs besoins et de développer leur potentiel.»

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